lundi 28 mai 2012

Les Revenants de Laura Kasischke

Une idée lecture d'Alexandre

Raison du choix: repéré dans les nouveautés de la rentrée littéraire 2011, bonne critique a priori.

Note: ✒✒✒

L'histoire: Un campus américain bouleversé par la mort de l'une de ses étudiantes... Difficile d'en dire plus sans risquer le plaisir de la découverte...

Commentaire perso: La scène de l'accident était exempte de sang et empreinte d'une grande beauté". C'est par cette phrase énigmatique que s'ouvre le roman de Laura Kasischke. Ce n'est pourtant qu'au  plusieurs dizaines de pages que l'on commence à entrevoir l'importance de cette phrase, qui résume à elle seule toute atmosphère du livre, une ambiance déroutante évoquant les films de David Lynch.Tout commence donc par un étrange accident de voiture, qui sera le point central du livre, le récit étant construit sur une suite d'aller-retours temporels avant/après l'accident. Tous Les personnages graviteront également tous autour de cet événement: le conducteur de la voiture, la passagère qui y trouva la mort, l'ami d'enfance de cette dernière, une femme témoin de l'accident, une professeur d'anthropologie s'intéressant à cette histoire... Et tout comme ces personnages qui se révéleront tous différents de ce qu'ils paraissent de prime abord, le récit ne cesse de flirter avec différents genres littéraires, de la satire sociale au thriller en passant par le récit fantastique, sans que l'on puisse deviner dans quelle direction l'auteur veut nous emmener. Et c'est en fait cela la clé du récit: un constant jeu de reflets et d'apparences qui permet de dresser un portrait peu flatteur de la société américaine. Au final, le roman est foisonnant (presque 600 pages d'aller-retours dans le temps et de changements de points de vue), mais la grande qualité de l'écriture et la maîtrise de la narration font qu'on ne décroche pas et qu'on ne peut s'empêcher de lire le livre jusqu'à la dernière ligne, tout en sachant que dès que l'aura refermé, il sera difficile de ne pas y repenser en se posant un millier de questions.

Les Revenants de Laura Kasischke chez Christian Bourgois éditeur

NB: ce livre a fait partie de la sélection 2011 du prix Femina "littérature étrangère".

Critique Télérama
Critique Les Inrocks
Critique Lire/l'Express

mercredi 23 mai 2012

Du Film au Livre

Une des questions du fameux dîner littéraire fut: avez-vous déjà vu un film qui vous a donné envie de lire le livre dont il était extrait? 

Au début la question m'avait semblé étrange car nous faisons en général la démarche inverse, c'est à dire lire un livre et ensuite aller voir le film, bien souvent décevant d'ailleurs. Mais en y réfléchissant, et même si ce n'était pas tout à fait la réponse à la question, il m'est arrivé plusieurs fois de choisir un livre parce que j'avais vu la bande-annonce du film. 

Ce fut le cas pour Revolutionnary Road de Richard Yates (la Fenêtre Panoramique, en français), mais aussi plus récemment Auprès de Toi toujours de Kazuo Ishiguro. L'inconvénient de lire un roman après la bande annonce, c'est qu'on visualise les acteurs du film et que l'imagination ne travaille pas autant qu'en l'absence de référentiel visuel. Dans le même style, plus jeune, c'est un dessin animé qui m'a donné envie de lire Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas. 


Mais pour répondre parfaitement à la question, j'ai lu Le Hussard sur le Toit de Jean Giono après avoir vu le film (et j'ai trouvé ce livre d'une longueur infinie) et ai lu et relu Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare après avoir vu son adaptation par Keneth Branagh. 
Le prochain sur la liste sera sûrement Sur la Route de Jack Kerouac dont l'adaptation cinématographique sort le 23 mai prochain (même si ce livre était déjà sur la liste des "À lire" depuis janvier depuis Premier Bilan après l'Apocalypse de Frédéric Beigbeder). 

Les films peuvent aussi entraîner des lectures indirectes. C'est parce que j'ai vu Raison et Sentiment tiré du roman éponyme de Jane Austen, que j'ai lu Orgueil et Préjugés (Jane Austen, aussi) et que j'ai acheté les Sonnets de Shakespeare. 

Et vous, que répondriez-vous à cette question?

Auprès de toi toujours de Kazuo Ishiguro chez Folio
Beaucoup de bruit pour rien de William Shakespeare chez GF-Flammarion, collection bilingue
La Fenêtre panoramique de Richard Yates chez Robert Laffont
Le Hussard sur le Toit de Jean Giono chez Folio
Orgueil et préjugés de Jane Austen chez 10/18
Les Sonnets de William Shakespeare chez Gallimard, collection Poésie (désolée pour le lien commercial mais je n'ai pas réussi à faire le lien avec le site de l'éditeur).
Sur la route de Jack Kerouac chez Folio
Les Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas disponible en Pléiade ou en Livre de Poche

dimanche 20 mai 2012

Déjà?

Pour ceux qui suivent la série, le tome 23 des Gouttes de Dieu vient de sortir... Rendez-vous dans vos librairies!
Pour ceux (celle?) qui suivent la série uniquement lors de déplacements professionnels (qui? qui?): va falloir attendre encore un peu, je ne l'ai pas encore acheté... ;)

Pour ceux qui veulent en savoir plus:

Critique Manga News
Critique Fnac
Critique Télérama

Les Gouttes de Dieu, de Tadashi Agi et Shu Okimoto, chez Glénat.

jeudi 17 mai 2012

AIR


Hello les lecteurs!

Je vous ai trouvé une nouvelle occupation littéraire: consacrez quelques jours la semaine prochaine aux Assises Internationales du Roman à Lyon. 
Organisé par la Villa Gilet, les AIR se tiennes aux Subsistances à Lyon du 28 mai au 3 juin prochain. Il s'agit de rencontres entre écrivains, philosophes, journalistes, scénaristes, comédiens et lecteurs, qui échangent des idées lors de débats et tables rondes...
Il s'agit de la sixième édition cette année. 
Le premier débat: La Question de la Vérité, lundi 28 mai, 18h30.

La suite du programme est détaillée sur le site internet dédié à l'événement (ci-dessous).


mercredi 16 mai 2012

Prix Arsène Lupin 2012

Samedi dernier a été remis le prix Arsène Lupin, prix printanier récompensant un auteur de policier écrivant dans le même esprit que Maurice Leblanc. 
Il s'agit de Occupe-toi d'Arletty de Jean-Pierre de Lucovich publié chez Plon.
L'histoire se passe dans le Paris des années 40, sous l'occupation et met en scène un ancien flic devenu détective privé enquêtant sur des lettres de menaces envoyées à Arletty...

Pour en savoir plus:

jeudi 10 mai 2012

Exil - Bruxelles # 2

Vive les jours de pluie qui incitent à se réfugier dans des musées non prévus au programme… Ce fut le cas lors de notre périple à Bruxelles, où nous avons découvert le musée des lettres et des manuscrits, qui conserve un très grand nombre d'écrits originaux de célébrités plus ou moins contemporaine. Dans le coin "littérature", on y voit des lettres d'écrivains célèbres qui ont trouvé refuge à Bruxelles.

Ce fut le cas par exemple de Victor Hugo qui resta quelques mois (décembre 1851 à juillet 1852) à Bruxelles avant de partir à Jersey lors de son exil volontaire lors du coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte. C'est à Bruxelles qu'il compose le célèbre pamphlet Napoléon le petit

Plus tard, en 1864, c'est Charles Baudelaire, criblé de dettes, qui s'établit dans cette ville où il donne des conférences (conférences au succès très mitigé). C'est là qu'il rencontrera Félicien Rops, qui illustrera les Fleurs du mal. A Bruxelles, Baudelaire rédige lui aussi un pamphlet mais contre son pays d'accueil: Pauvre Belgique! qui restera inachevé. Baudelaire restera en Belgique jusqu'en 1866, année où il sera victime d'une congestion cérébrale. Il sera rapatrié alors à Paris, où il meurt en 1867. 

En 1873, c'est Rimbaud et Verlaine, que nous retrouvons à Bruxelles, où lors d'une dispute Verlaine blessera Rimbaud avec son arme à feu. Il s'agit du fameux "Drame de Bruxelles" qui entraînera l'incarcération de Verlaine. Suite à cet incident, Rimbaud retourne dans la ferme familiale et écrit Une saison en Enfer qu'il publiera ensuite à compte d'auteur  chez un imprimeur belge. 

mercredi 9 mai 2012

Naruto - Collector

Si vous vous souvenez, le LSP a récemment fait un petit topo sur les mangas (ici), qui citait notamment ce succès japonais.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, Naruto est un très célèbre manga mettant en scène un jeune garçon dans une école de Ninja (enfin ça commence comme ça dans le tome 1... et oui, j'ai commencé à le lire, mais pas suffisamment vite avant de l'offrir!). Naruto représente actuellement 54 tomes édités chez Kana, et la série est encore en cours au Japon. Cependant, pour les 10 ans de la série, les tomes 1 à 27 sont réédités dans un format 'collector', proche de celui du journal dans lequel est publié ce manga au japon (le Shonen Jump): c'est à dire que ça n'a pas le format d'un livre de poche mais plutôt d'un Picsou magazine (j'exagère pour la comparaison, mais le journal de Spirou est trop grand et Dlire est trop petit pour décrire ces dimensions. 8 tomes (regroupant les 27 "petits") sont donc prévus dans cette édition spéciale, et 2 sont déjà sortis (le n°3 est prévu pour ce mois-ci).


Naruto de Masashi Kishimoto chez Kana

Pour en savoir plus sur la série:





lundi 7 mai 2012

Et puis, Paulette... de Barbara Constantine

Une nouvelle idée lecture d'Anne-Emilie

Raison du choix: repéré dans le "Choix des Libraires", prévu initialement pour faire un cadeau, mais oublié au moment de l'offrir, donc adopté et lu...

Note: ✒✒✒

L'histoire: ça se passe à la campagne, Ferdinand vit seul dans sa grande ferme, et regrette le temps où ses petits enfants (ses Lulus) y vivaient. Maintenant ils vivent au village avec leur parents qui tiennent le restaurant du village. Les rapports entre Ferdinand et Rolland et Mireille (les parents des Lulus) sont un peu tendus. Ferdinand rencontre Marceline, sa voisine, dont la maison est inondée à cause d'un toit en miettes. Il lui propose de venir vivre à la ferme en attendant de faire les réparations. Ferdinand a aussi un chat, Marceline a un âne, un chien et un chat. Puis il y a Guy et les soeurs Lumière...

Commentaire perso: dès les deux ou trois premiers chapitres, on s'attache aux personnages, le style a un coté 'frais', on a envie d'aller dans le village de Ferdinand, de voir sa ferme, on aimerait presque y habiter. Il y a plein de personnages, mais on ne s'y perd pas. L'histoire se déroule presque naturellement mais les sujets sont à la fois légers et graves, on sourit, on s'inquiète, on verse une larme, et on sourit à nouveau. Ca m'a fait un peu le même effet que la lecture de Rosa candida: une sorte de bol d'air écrit qui se dévore en peu de temps. Inspirée de la fameuse pub pour le chocolat, je dirais: "quelques pages de tendresse dans un monde de brutes".

Et puis, Paulette... de Barbara Constantine chez Calmann-Lévy